Dans la baie du Maryland, une bactérie non identifiée contamine le lac et ceux qui s’en approchent…L'exercice du Found Footage rendu célèbre par "Blair Witch Project" pourrait franchement commencer à lasser, mais c'est peu dire qu'on n'attendait pas Barry Levinson (le réal' derrière "Rain Man" notamment) sur tel terrain. Et ça se verra vite : au grand dam de ceux qui se sont rués sur le film parce qu'il promettait hémoglobine et grands frissons, "The Bay" n'est pas un film d'épouvante. Il n'est terrifiant qu'à condition d'accepter son réalisme, lequel ne s'autorise pas la moindre incartade surnaturelle. Contrairement à Blair Witch donc. Ou Cloverfield. Ou REC etc.
Du coup, nombreux sont ceux qui se sont laissés berner par la classification du métrage, qui ne jouera finalement jamais à nous faire peur. Violente charge écologique, "The Bay" a surtout pour lui une simplicité radicale dans son propos, en prenant soin d'être minutieusement plausible. Au bout du compte, c'est presque plus un film politique, qui aurait choisi d'être incisif et brutal, plutôt qu'un docu' bavard et intellectualisant. Un choix de ton surprenant, pour un sujet anti-horrifique à la base.
Le public a eu du mal à suivre, et "The Bay" risque bien de venir grossir la liste des bons films qui devront leur échec à la difficulté qu'on éprouve à les mettre dans des cases... Comme quoi, si tout le monde se plaint de l'incapacité des gros studios à prendre des risques - "Oh ! Et si on faisait un reboot du reboot de Spiderman, pour le caser dans la suite de The Avengers ?" - parfois c'est aussi le public qui agace par sa fichue manie de consommer et réclamer du tout-prêt. Allociné est donc plein de ces critiques qui reprochent au film d'être moins flippant que "Paranormal Activity". C'est pas loin d'être comparable à ceux qui ont été dégoûtés de voir "Drive" parce qu'ils attendaient "Fast & Furious"... Après, c'est l'histoire de poule et de l’œuf : on blâme qui, dans l'histoire ?
Les deux, j'imagine.