Vos dernières sorties ciné!

[silverson]

Passion:

« Passion » est un film de Brian De Palma, remake du « Crime d’Amour » d’Alain Corneau. Réalisé avec des fonds franco-allemands, le casting principal est néanmoins américain. Prenant pour cadre le monde des affaires, il met en scène Noomi Rapace, interprétant avec brio une jeune femme qui tente de se faire une place au sein de la multinationale pour laquelle elle travaille. Elle entretient une relation étrange avec sa supérieure, mêlant séduction, manipulation et trahison dans un cadre qui dépasse celui du travail. Le film dépeint un univers de requins où l’argent est roi, mais où les plus faibles peuvent vite perdre pied, et où le succès peut bien vite laisser place à la déchéance. Au-delà d’un jeu efficace des acteurs, le film tire sa réussite d’une mise en scène très old-school, avec des mécanismes qui peuvent sembler éculés et des musiques « hitchcockiennes » qu’on n’entend plus de nos jours. Reposant donc volontairement sur des éléments kitsch, notamment sur la fin du film, « Passion » se démarque des productions actuelles tout en demeurant un thriller plutôt haletant.

[Auré]

[Yoan]

Les Misérables : Étant donné mon amour des comédies musicales, vous vous doutez bien que ce n'est pas moi qui ai fait ce choix... Mais je ne m'attendais vraiment pas à une merde pareille. Ouais, le mot est lâché. Et comme ce film m'a volé 2h30 de ma vie (6 heures en ressenti), je vais lâchement me venger.

Jamais vu un mélodrame aussi appuyé, dégoulinant d'un pathos absolument hallucinant. C'est très régulièrement sidérant de niaiserie, dans le plus parfait premier degré, quand ça ne verse même pas carrément dans le pathétique immodéré. Ça passe son temps à chialer dans la boue, tournant en ridicule des personnages réduits à l'état de caricatures béantes. Au bout de 30 minutes et suite à un enfilement de scènes identiques d'émotion surjouée, on n'en peut déjà plus. Mauvaise nouvelle : ça dure encore deux heures. Et le problème de rythme se confirme : pas une seule respiration avant l'arrivée des Thénardier, qui finissent par apporter un peu de comédie et de second degré dans cet infini larmoiement. Pas trop non plus hein, il faut des violons et de la tragédie boursouflée pour justifier des numéros vocaux tous plus affligeants les uns que les autres, lesquels composent 90% du film.
Honnêtement, c'est tellement grotesque, frontal, peu subtil, que c'en était même parfois gênant. Comme en plus il paraît que c'est bourré d'anachronismes, je ne comprends même pas qu'on puisse sauver autre chose là-dedans que des artifices techniques : les SFX, les décors ou les costumes. Le reste est catastrophique.
Mais bon Anne Hathaway a gagné un Oscar grâce à cette farce. Vrai que sa perf' mérite d'être relevée, mais récompenser un rôle écrit avec la subtilité d'un billet signé d'une pré-ado sur un Skyblog, je pige difficilement le projet.

Je vais essayer d'oublier, maintenant.

:trauma:

[silverson]

Die Hard 5 (A Good Day To Die Hard ):

On était resté 12 ans sevré de « Die Hard » entre l’épisode 3 et 4. Ce dernier avait d’ailleurs divisé les amateurs de la franchise mais avait le mérite de faire évoluer la série.
Toujours est-il qu’il aura fallu moins patienter pour ce 5e épisode réalisé par John Moore et qui conduit ce bon vieux John McClane -qui approche désormais la soixantaine- en ex-terres soviétiques pour aller sortir son fils du pétrin.
Après la fille dans l’épisode 4, c’est le second rejeton de la famille McClane qui sert d’alibi à cet opus.
Entretenant des relations plutôt tendues, les deux hommes vont pourtant devoir se serrer les coudes pour faire face aux gros bras locaux.
Le début du film est franchement décevant, la faute principalement à un Bruce Willis qui auto-caricature son personnage, et peut-être aussi à un environnement peu adéquat à la franchise.
Les choses finissent tout de même par rentrer dans l’ordre et au final on se retrouve avec un « Die Hard » pur jus : ça explose de tous les côtés, les héros prennent des risques totalement inconsidérés sans hésiter une seconde, les méchants sont diablement bien équipés et vraiment pas gentils, le petit rebondissement scénaristique n’est pas oublié et tout cela termine avec un John McClane en marcel, plaies au visage, marchant sur du verre brisé mais qui n’en oublie pas moins de sortir une petite vanne et dire à sa famille combien il l’aime.
Au final, « Die Hard 5 » est nettement plus proche de la mythique trilogie de départ que ne l’était l’épisode 4, on remarque d’ailleurs quelques clins d’œil sympathiques à celle-ci. Les amateurs d’action pure et dure devraient y trouver leur compte, néanmoins, le charme des productions des années 80/90 fait tout simplement défaut à cet épisode qui manque un brin de saveur.

[Yoan]

20 Ans d’Écart : Comédie romantique française, donc hyper-prévisible, pour ne pas dire écrite d'avance, avec zéro risque dedans. Mais comme c'est correctement exécuté et plutôt bien joué, ça marche gentiment. Plus exactement, ça met fin au massacre d'un premier trimestre 2013 qui alignait les catastrophes franchouillardes avec une régularité effrayante. (J'ai pas vu "Boule & Bill" ni "Vive la France", mais bon).

Le Monde Fantastique d'Oz : Plutôt élégant esthétiquement et - pour une fois - judicieusement parsemé d'effets numériques tout à fait dans le ton (et dans le thème), Disney signe une prod' pour enfants (surtout) calibrée mais maîtrisée. Seul regret : ça manque quand même une chouille d’enjeux dramatiques.

Cloud Atlas : Les Wachowski signent un film ambitieux, riche, courageux, exigeant et intelligent. Du moins, c'est l'impression qu'il donne lors d'une première vision véritablement prenante, suffisamment en tout cas pour qu'on ait justement envie de le revoir - ça dure 3 heures, quand même - et s'assurer que le propos dépasse le stade de la poudre aux yeux.
Toujours est-il que si c'est une manipulation roublarde, le numéro est suffisamment enchanteur pour qu'on marche sans (trop) de résistances, même s'il faut s'accrocher avant de saisir le fil.
Les détracteurs y ont vu 5 courts métrages mixés maladroitement, les plus inspirés n'auront aucun mal à tricoter des justifications philosophico-scénaristiques pour lier les différents mouvements de cette partition cinématographique emphatique, qui grouille de grands moments.
Vous n'avez rien compris compris à cette chronique, mais c'est normal. Un film de 3h signé des Wachowski, vous pensiez quand même pas que j'allais vous le rendre clair - et sans spoiler - alors que je ne l'ai vu qu'une fois.

[Finquel]

Ya Deadman talking qui me dit carrément là! Sont fort ces Belges! Quelqu'un l'a vue?

[Yoan]

je croyais que tu confondais avec "Dead Man Down" - pas Belge du tout, avec Colin Farrell - puis je me suis juste aperçu que "mon" Ciné habituel ne le diffusait pas. A priori, c'est pas à mon programme, mais si tu vas le voir et que tu le trouves géant, tu peux encore me convaincre.
Le pitch du film a l'air sympa, cela dit : 20 h. Une prison quelque part. William Lamers est condamné à mort. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique pour dérouler le fil de sa vie afin d’échapper à la sentence. Son exécution qui ne devait être qu’une formalité va alors devenir le plus incroyable des enjeux politique et médiatique.

[Finquel]

Ah bah non, le cinoche pour moi c'est mort, ce sera en DVD, pas avant.

[Yoan]

[Finquel]

[Yoan]

[cici]

[Yoan]

[cici]

[Yoan]

[Finquel]

Le boulot m'a emmené voir "Les profs", le soir de la sortie Iron man 3 et de l'avant première du nouveau one piece...... DEGOUTE!!! d é g o u t é!

Bref, outre un choix concurrentiel largement dominant qui pourrait me conduire à une critique facile, "les profs" n'en reste pas moins une énoooorme merde. Pourtant, je suis très bon public. Vraiment! Mais là! Pour vous dire, l'acteur qui s'en tire le mieux est Christian Clavier! Même François Morel est mauvais. Le film est potache, mal construit, mal monté, mal joué, mal écrit, mal rythmé. Aucune cohérence, rien. AFFLIGEANT. Et il cartonne..... blazé.

[Yoan]

J'ai abandonné l'idée de le tenter celui-là, il pue le plan marketing à 300 bornes. Pas besoin de s'emmerder à faire une belle adaptation, tout est dans le casting. Et comme en plus c'est typiquement le genre de films qui rend relativement bien en bande-annonce, le carton tenait de l'évidence...
En matière de cinéma français, je dois avouer par contre que "L'écume des Jours" me fait un peu peur. Le fait est que j'adore Michel Gondry, et que s'il en fallait un qui se frotte à adapter Boris Vian, c'était lui. Mais l'exercice a l'air casse-gueule, et Audrey Tautou en premier rôle, ça me refroidit puissance 10. On verra bien...

Sinon :

Oblivion : Y'a du bon : c'est esthétiquement séduisant, c'est bien posé en termes de rythme et d'ambiance (c'est à dire que c'est pas frénétiquement pétaradant pour divertir le chaland), et le scénar' est intéressant à défaut d’être surprenant. Mais il y aussi du moins bon : ça manque singulièrement de tension, et on traverse les deux heures de film sans un sursaut, sans une demi-pointe d'angoisse, rien. Pour les amateurs de SF un peu contemplative, sans non plus venir chatouiller le petit orteil d'un Blade Runner, ça reste sympathique. Et faut bien admettre que Tom Cruise y crève l'écran.

La Cage Dorée : Un bon petit téléfilm communautaire au contenu bienveillant, parsemé ça et là de gags plutôt plaisants. C'est évidemment hyper ciblé, et ça ne révolutionnera pas le Cinéma français, mais c'est tiré par le haut par la bonne humeur des acteurs. Chantal Lauby, en mère décalée et maladroite y est d'ailleurs remarquable.
Anecdotique mais sympathique.

[silverson]

[Yoan]

L'écume des Jours : Le film est malheureusement tout ce que je craignais qu'ils soit. C'est à dire complètement vampirisé par les tours de passe-passe de Gondry, qui écrase les sentiments dans un déferlement d'illusions bricolées à la main, et desservies par une écriture pas cinématographique pour un sou. Le couple Tautou/Duris est aussi touchant qu'un discours de vœux présidentiel, malgré deux ou trois scènes qui surnagent. Et histoire de bien plomber l'ambiance, l'humour frontal et absurde revendiqué par Gondry laisse le plus souvent de marbre, certainement aussi parce qu'on est un peu sonné par cette exubérance aussi forcée que continuelle, qui ne laisse jamais place aux contrastes. Alors j'adore Gondry, mais là, c'est non.

Mud : C'est rien de dire que j'attendais la nouvelle livraison de Jeff Nichols de pied ferme, après un "Take Shelter" de toute beauté l'année dernière. Et indéniablement, à seulement 34 ans et déjà 3 films, Nichols est en train de s'imposer comme un petit génie du cinéma. "Mud" est un film à la fois fluide et limpide, presque évident, qui ne se traîne jamais des ambitions auteurisantes présomptueuses, tout en déployant une richesse de fond et une justesse de ton admirables.
Pour ce qui me concerne, ce n'est rien de moins que le meilleur film tenu par des gamins dans les rôles majeurs, depuis "E.T", dans un cadre certes plus réaliste et terre-à-terre, mais quand même.
Parfait jusque dans sa façon de mettre en exergue les émotions, "Mud" est la troisième corde à l'arc d'un réalisateur qui à chaque fois, vise plus juste que les autres.
Et quand je pense que ce film est reparti broucouille de Cannes...

[Yoan]

Stoker : Le réalisateur du mémorable "Old Boy", dont on pouvait craindre qu'il soit "Hollywoodisé" et récupéré par les plans marketing de studios Américains venus lui faire les yeux doux, signe un film à son image : pesant, magnifique sur le plan formel, provocant, parfois violent, mais toujours subtil. C'est glauque - parfois au point de paraître un peu bizarre - mais tout est suffisamment pensé pour qu'on passe de la perplexité à l'attrait du mystère. Spécial, mais conseillé, à condition d'être averti.

Le Passé : Prenez un film hyper bavard, presque trop, emplissez-le de personnages torturés, plein d'un tas de problèmes lourds à porter, et tournez le tout au plus près des acteurs, dans une intimité frontale et sèche : quasiment pas de musique, une mise en scène discrète etc. C'est du Cinéma Français, ça ne fait aucun doute. A ce titre, beaucoup seront déjà en train de pioncer au bout de 15 minutes.
Après, si le film a les défauts d'un nombrilisme tourmenté presque complaisant, il est aussi assez épatant de justesse. D'ailleurs, il parvient à susciter l'émotion sans même un violon, malgré l'aridité d'un traitement qui ne trouvera qu'une infime (mais magnifique) entorse formelle dans ses dernières minutes. Bérénice Béjo a mérité sa Palme Cannoise, et le film demeure suffisamment fort pour en retirer un indéniable crédit.

Mama : Un film d'épouvante avec Del Toro dans les parages (il est crédité en tant que producteur), je n'ai pas hésité une seconde : j'ai tenté le coup. Le résultat reste décevant, même si quelques bonnes séquences laissaient bon espoir. Plein à craquer de stéréotypes, "Mama" vise toutefois juste quand il distille l'effroi par petite touches, tout en développant l'axe fort de sa thématique psychologique : l'abandon.
Attendu mais convaincant, le film tourne à la mauvaise farce dans son dernier tiers, lorsqu'il faut donner un visage à la "Bête". Le final, complètement grand-guignol et amené à grands coups de raccourcis, tant dans la narration que dans le fond du récit, finit de plomber un film mineur. Tant pis.