Attention, préparez-vous à faire le grand écart cinématographique. Ce post est à ce titre à caractère quasi expérimental.
Astérix et Obélix : au service de Sa MajestéDu sous-Chabat mal digéré qui ne fait illusion que sur deux ou trois vannes. Dans l'ensemble, ça reste évidemment très inférieur aux BD que le film saccage, et après Clavier et Cornillac, même Edouard Baer peine à tenir le rôle-titre.
Stars 80Bon, déjà, arrêtez de me regarder comme ça
Après nous avoir infligé le film abordé ci-dessous, Auré aurait pu me traîner n'importe où sans que j'aie le droit d'émettre un début de soupir.
Cela dit, c'est un film pendant 20 à 30 minutes. Le reste ne fait que s'appuyer sur des participations en pagaille, pour caler des vieux tubes à la chaîne, comme dans une vulgaire émission de divertissement sur TF1. Alors si on n'a pas ne serait-ce qu'un début de tendresse pour des "Début de Soirée" et autres "Patrick Hernandez", la dernière heure est très pénible. Le bon point est que tous - et Jean Luc Lahaye le premier - acceptent de rire d'eux-mêmes, et le film tient debout quand il joue de sa ringardise. Mais comme d'une part Zeitoun, dans le rôle ridicule du méchant de la maison de disque, semble quand même devoir nous faire comprendre que qui n'aime pas les 80's n'est rien qu'un vilain, et comme d'autre part, il y a Lio, difficile d'être tout à fait indulgent.
AmourMichael Haneke. Un grand nom du Cinéma, un réalisateur maintes fois primé, loué par la critique, et qui pour ce dernier fait d'arme, n'a glané rien de moins que la Palme d'Or 2012 à Cannes. J'y allais tout à fait conscient que ça allait être lent, cérébral, certainement dur, mais de la part d'une telle sommité, je me disais que ce ne serait pas vain. Et bien, si.
C'était même absolument horrible. Qu'on s'entende bien : montrer de façon frontale ce que c'est de mourir à petit feu, faire dans ses couches, perdre la boule, et faire peser la souffrance également sur ses proches, ça ne me gêne pas fondamentalement. "Amour" n'est pas un film trop dur au sens strict du terme, il est en revanche totalement dénué de distanciation artistique. Il est froidement clinique, ne montre aucune médiation du propos par un ton. Il est ce qui, demain, permettrait de dire qu'on peut filmer un gars se raser le matin, aller se faire chier pour un taf' de comptable, rentrer en faisant la gueule dans le métro, avant d'avaler un plat surgelé pour aller se coucher et recommencer, et dire "C'est une fable d'une force inouïe qui dénonce la vacuité de la vie modelée par la société de consommation". Si vous voulez hein, mais a-t-on vraiment envie de voir ça ? Encore une fois, la question n'est pas de savoir si l'on souhaite se protéger de sujets trop durs à encaisser, la question est de savoir si l'art en tant que filtre interprétatif, peut se passer d'un véhicule, d'un message métaphorique. D'une "distance", pour revenir sur le terme à mon sens essentiel. "Amour" ne développe à mon sens aucune idée - ni sur le fond, ni sur la forme - il prend le parti de montrer avec un goût prononcé pour les plans fixes un état de décrépitude qui nous met face à la mort.
Si encore l'exercice se révélait émouvant ou même dérangeant, j'aurais tout à fait pu évoquer une réussite. Mais ce film - qui porte donc très mal son titre - est juste chiant, et on ne fait que semblant de s'y intéresser pendant 2 heures. Les sentiments sont totalement comprimés dans cette entreprise de négation du Cinéma, qui décline en vain l'idée qu'il ne faut surtout pas s'écarter du chemin de l'ultra-réalisme. Sauf qu'au contraire d'un documentaire, "Amour" n'a rien à dire.
M'est avis que le Cinéma est un médium qui à différents niveaux propose des paraboles. L'art est dans la création, or, ne s'attacher qu'à filmer une réplique du réel s'en éloigne. Alors vrai que Haneke ne peut pas être taxé d'user de raccourcis, clichés, et facilités de récit. Mais sérieusement, à quoi bon ?
Bon, je vais aller voir des bons films, maintenant.