J'adore être seule contre tous
J'étais sûre d'avoir ce genre de réactions... J'en étais sûre, car toutes les remarques que vous faites, je me les suis faites aussi. Mais à un moment, il a fallu que je me positionne, alors j'ai lu, j'ai écouté les autres parents, des copines et leur retours d'expérience sur le mensonge, qui n'est pas toujours dramatique, mais qui, plus souvent qu'on ne le pense, s'est avéré traumatisant. Il a fallu se positionner, et voilà la position que j'ai adopté : je préfère qu'il m'en veuille de lui avoir dit la vérité, qu'il m'en veuille d'avoir menti. Car le mensonge, c'est pas bien.
"La magie de Noël"... pour ma part, j'ai la naïveté de croire que cette magie opère sans le mensonge. Les préparatifs des repas, se retrouver en famille pendant une semaine, être généreux les uns envers les autres, décorer par ci par là etc.... J'ai envie de dire que le père Noël n'a franchement pas besoin d'être là pour que ce soit magique. Là où j'étais, c'était magique... pour d'autres raisons.
Chez moi, on ne fêtait pas Noël, comme ça c'était réglé. Enfin, quand ma maman avait un peu de sous elle achetait une belle pièce de viande et elle nous offrait ce qu'elle pouvait. J'aurais pû me mettre dans tout mes états parce que le Père Noël n'était pas passé. Bah non, je savais que c'était ma mère, célibataire, qui devait acheter des cadeaux à ses trois enfants donc on était, et heureusement, pas très exigeants. Dans ma famille on faisait plutôt l'AÏd et on égorgeait des moutons dans la baignoire alors la magie de Noël si tu veux, elle est loin quoi. Donc grandir sans père Noël, croyez moi, c'est possible et c'est loin d'être traumatisant ou marginalisant. ant.
Tu dis, Karo (j'utilise le k sciemment pour t'emmerder
), "leur laisser croire" au Père Noël. Ce qui est pour moi différent de tout mettre en oeuvre pour "faire croire" à quelque chose qui n'existe pas. Tu dis même "leur laisser croire au mythe du Père Noël". Un mythe, donc on est d'accord que le père Noël n'existe pas. Voilà, je lui raconte plein de mythe, de contes, d'histoires et il adore ça. Le Père Noël sera une histoire parmi d'autres... Ensuite, qu'il y croie ou pas, ce qu'il se passe dans sa tête, ca lui appartient. Ce qu'il en fait, ca le regarder. Mais ni j'encouragerai cela, ni j'orchestrerais le mensonge par des mises en scènes. Evidemment que le "conte, le "mythe" permet de rêver, sans aucun doute, et bien sûr que c'est quelque chose qu'il faut maintenir pour éveiller leur imagination et leur créativité. Mais il y a beaucoup d'autres façons honnêtes de le faire. Mais pour moi, cet encouragement à la rêverie, la stimulation de l'imaginaire, elle se passe quotidiennement.
Quant à la question : est ce que ça a un impact sur son intelligence ? J'en sais rien, mais ce que je sais, c'est que le mensonge est quelque chose que je banni. Un enfant fonctionne essentiellement par l'imitation donc si je mens, comment lui expliquer que mentir c'est mal ?
Pareil pour la valeur des choses. Je suis navrée, mais j'ai envie que mon fils comprenne que les choses ne tombent pas du ciel, ou d'une hotte avec des rennes qui volent dans le ciel.
En fait, j'ai l'impression que vous opposez deux choses : la vraie vie, celle qui est horrible bouh, et la magie et la naïveté de l'enfance. Ma ligne directrice, dans l'éducation de mon fils, c'est de faire en sorte que la magie, la joie, la rêverie émane du quotidien
surtout, car c'est ici qu'il grandira.