par Yoan » Mar 8 Fév 2011 23:09
Le plébiscite constaté pour Diorama - du moins pour l'instant - mérite un large bémol.
Il m'apparaît évident que pour ceux qui traînent encore leurs guêtres ici, les quasi-métamorphoses Silverchairiennes opérées en 1999, puis 2002, ont suscité une adhésion totale. Autrement dit, ce sondage ne s'adresse concrètement qu'à ceux qui ont survécu à ces changements, et les ont même applaudis. Et hormis quelques marginaux qui caressent encore le fol espoir d'assister à un revival Grunge (et là j'ai envie de dire "PTDR"), il n'existe pour ainsi dire plus de fans "actifs" du groupe en France pour qui le dernier vrai bon disque remonte à "Neon Ballroom".
Ce qu'il faut comprendre, c'est que si ce sondage avait été soumis à une audience plus vaste, le résultat serait éminemment plus contrasté. Il me semble d'ailleurs que c'est le cas sur les forums de la Chairpage, et que "Neon Ballroom" rafle la majorité des suffrages.
Ceci étant dit, j'ai l'impression d'avoir déjà écrit des centaines et des centaines de lignes dithyrambiques sur cet album, durant ces presque dix dernières années. Je pourrais en remettre une couche - une autre fois, sûrement - mais à l'instar de ce que dit un peu Greeny, j'ai surtout envie de souligner le statut paradoxal de cet album, globalement encensé par la critique comme aucune autre de leurs réalisations, mais qui a marqué le début d'un anonymat relatif en dehors de leurs terres. Cinq mille copies (environ) écoulées en France, pas de promo', et un fonctionnement quasi-indé'. Sauf que la reconnaissance d'estime qui s'accompagne généralement de cet écart vis à vis des circuits mainstream n'existe pour ainsi dire pas.
Ça en fait un album génial mais définitivement sous-considéré, parce qu'il rentre mal dans les cases. On pourrait se contenter de taper sur les logiques commerciales développées par les maisons de disques mais dans cette histoire, on se doit également de citer d'un côté la résistance au changement montrée par les fans des débuts, et l'inaltérable dédain manifesté par ceux pour qui Silverchair reste un nom qui fait ricaner.