Brice Hortefeux a-t-il fait une Jean-Louis Borloo? On se souvient qu'au plus fort de la grève des raffineries, l'ex-ministre de l'Ecologie assurait qu'il n'y avait et n'y aurait pas de «pénurie» d'essence, alors que des dizaines de stations-essence étaient à sec. Mercredi, le ministre de l'Intérieur a semblé frappé par le même syndrome de cécité. Vers 16 heures, il a assuré lors d'un point presse qu' «il n'y avait pas de pagaille» et que les seuls problèmes se concentraient «sur les routes lorsqu'elles sont inclinées».
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«Généralement, vous savez ce qu'il y a avec pagaille', c'est 'pagaille indescriptible'. Vous voyez, précisément, là on décrit la réalité de la situation et ça démontre qu'il n'y a pas de pagaille», a-t-il même osé dire, admettant seulement des «complications». Pourtant, à cette heure là déjà, plusieurs dizaines de kilomètres de bouchons étaient signalés et la circulation très très compliquée sur la plupart des axes majeurs franciliens et l'aéroport de Roissy-Charle-de-Gaulle avait dû fermer en raison des intempéries.
Hortefeux s'invite sur Europe 1
De fait, les propos d'Hortefeux ont déclenché la colère de certains voire des railleries. Sur Canal +, le sénateur centriste Jean Arthuis a taclé Brice Hortefeux. «Peut-être que les capteurs du ministre étaient aussi victimes du gel et du froid», a-t-il raillé. Le gouvernement n'a «pas pris la mesure» de la situatrion, «les services publics ont été pris de court», a ajouté le centriste.
Du coup, pour éteindre la polémique, le ministre de l'Intérieur s'est invité sur Europe 1 pour s'expliquer. Il a fait amende honorable, assurant qu'il n'avait pas cherché «à nier la réalité» mais que la situation mercredi après-midi «s'est aggravée» brutalement «mais que ça devrait revenir à la normale autour de l'après-midi».
Binouz a écrit:Et personne pour s'inquiéter du chat de Moe ?
La polémique n'avait quasiment jamais cessé mais avec les déclarations de Manuel Valls qui veut « déverrouiller les 35 heures », elle est repartie de plus belle. Cela vous étonne ?
Pas vraiment. La seule chose qui m'étonne encore c'est qu'il ne se soit trouvé personne pour affirmer que le scandale du Mediator c'était en fait la faute aux 35 heures…
Il y a quand même bien des raisons pour que les 35 heures soient aussi impopulaires…
Oui. Les 35 heures sont un excellent exemple d'un problème classique : ce qui est bon pour la société dans son ensemble ne l'est pas forcément pour chacun des individus qui la composent… Elles ont permis en effet de créer directement 350 000 emplois supplémentaires entre 1997 et 2001. Elles ont entraîné une hausse des salaires horaires de quasiment 10 %. Et cela sans déséquilibrer les comptes des entreprises du fait des abaissements de cotisations consentis en parallèle. Grâce à ce pouvoir d'achat supplémentaire, les 35 heures ont dopé la croissance. Ce qui fait qu'au total 2 millions d'emplois ont été créés durant cette période, un niveau jamais atteint, même pendant les fameuses « Trente glorieuses »…
Mais elles ont dégradé la compétitivité de la France
Rien n'est moins sûr. Les salariés français restent parmi les plus productifs au monde et dans la plupart des pays qu'on nous donne en exemple, à commencer par l'Allemagne, les salariés travaillent en fait globalement moins longtemps qu'en France. Simplement cela se fait par la multiplication du travail à temps très partiel pour les femmes. Ce n'est ni juste - ça accroît les inégalités entre hommes et femmes - ni efficace car la coordination de nombreux temps partiels est toujours très difficile.
Oui mais Lionel Jospin a été éliminé en 2002 à cause des 35 heures et Nicolas Sarkozy a gagné en 2007 grâce au « travailler plus pour gagner plus ».
Et Manuel Valls espère marquer des points cette année en continuant à taper sur les 35 heures… La contradiction n'est qu'apparente. Ce qui a été bon pour l'économie française dans son ensemble l'a moins été pour beaucoup de ses membres qui avaient déjà un emploi : les salaires mensuels ont été bloqués. La pression à la productivité s'est accrue avec des pauses supprimées, le temps de travail a été annualisé, les horaires devenant plus dépendants de l'état des commandes… Du coup, il y a bien eu deux millions de gagnants mais aussi 16 millions de ronchons. Surtout chez ceux, particulièrement nombreux en France, dont la rémunération reste collée au SMIC. Pas étonnant donc qu'électoralement cela ne paie pas…
Bon mais avec la crise, est-ce qu'il ne faut pas quand même accepter de travailler plus ?
Sûrement pas. C'est au moment où il y a plus de quatre millions de chômeurs, pour la première fois depuis 1999 qu'on voudrait allonger le travail de ceux qui en ont déjà un ? On marche vraiment sur la tête… Il faut au contraire, au minimum, cesser de subventionner grassement les heures supplémentaires. Les 177 millions d'heures sup subventionnées effectuées au troisième trimestre 2010 représentent l'équivalent de 390 000 emplois à temps plein. Et les 4 milliards d'euros qu'on dépense chaque année pour ces heures sup permettraient de financer entièrement 100 000 emplois supplémentaires…
Sondage : Marine Le Pen en tête du 1er tour dans tous les cas de figure
A quatorze mois de la présidentielle, la forte progression de Marine Le Pen dans les sondages cause des sueurs froides dans les rangs de la majorité, où se multiplient les appels désordonnés à un virage politique ou à l'union sacrée autour du président Nicolas Sarkozy.
C'est encore un coup de tonnerre dans la vie politique française à 15 mois de l'élection présidentielle qui intervient après le coup de semonce du sondage publié dimanche par Le Parisien. Un nouveau sondage (*) dont le détail est publié dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France de ce mardi 8 mars confirme la poussée du Front National et de son leader, Marine Le Pen.
Dans les trois scénarios proposés aux sondés, Marine Le Pen est donnée gagnante au premier tour. Elle devancerait Martine Aubry et Nicolas Sarkozy (tous les deux crédités de 21 % d'intention de vote) avec 23% (**). Elle arriverait également en tête (24%) face à Nicolas Sarkozy (21%) et François Hollande (20%). Enfin, elle serait également première, toujours avec 24% des votes, face à Dominique Strauss-Kahn (23%) et Nicolas Sarkozy (21%).
(*) Sondage réalisé en ligne les 5 et 6 mars 2011. Échantillon de 1347 individus inscrits sur les listes électorales, issus d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive.
(**) Enquête réalisée en ligne du 28 février au 3 mars 2011. Échantillon de 1618 individus inscrits sur les listes électorales issus d'un échantillon représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive.
Pour ce qui me concerne, je ne dévierai pas de mes principes et j'irai aux urnes muni de mon vote blanc, quoi qu'il arrive, et aux deux tours.
Référendum sur la peine de mort, suppression du droit du sol, moratoire sur l’immigration, Marine Le Pen en pleine ascension dans les sondages, nous a détaillé ses projets si elle devenait chef de l’État. Tout un programme !
Chef de l’État, quelles mesures prendriez vous immédiatement ?
Marine Le Pen : Je fermerais les frontières. Je ferais un moratoire sur l’immigration. Puisque nous avons 5 millions de chômeurs, il n’y a aucune raison d’importer des chômeurs supplémentaires. Je mettrais en place une politique dissuasive d’immigration, c’est-à-dire que je lancerais un signal très clair aux étrangers. Nous n’avons plus les moyens de prendre en charge pour eux l’éducation,les soins, les allocations familiales…Je changerais le code de la nationalité pour supprimer le droit du sol. La nationalité française s’hérite ou se mérite. J’appliquerais aussi les lois en matière de déchéance de la nationalité. Ceux à qui nous avons eu la générosité d’accorder la nationalité française doivent pouvoir la perdre s’ils ne respectent aucune des règles de notre pays.
e rétablirais ce que Nicolas Sarkozy a appelé fallacieusement « la double peine ». Un étranger qui a commis un crime ou un délit pourrait être renvoyé dans son pays.
François Fillon a récemment inauguré une mosquée à Argenteuil. Que feriez-vous ?
Il faut une laïcité ferme, saine et juste. Les mosquées ne doivent pas être financées avec des fonds publics. J’interdirais aussi les financements étrangers. Les lieux de culte doivent être financés par les fidèles.
Je chasserai de l’école toute revendication communautariste ou religieuse, et je bannirais ces revendications en inscrivant, dans la Constitution, que la République ne reconnaît aucune communauté.
Vous prôneriez un retour au protectionnisme…
J’appelle cela le patriotisme économique. Je suis pour une taxe aux frontières, qui financerait en partie les retraites et permettrait de lutter contre la concurrence déloyale que représente l’importation de produits issus de pays qui n’ont pas les mêmes charges ni les mêmes règles que nous.
Mais surtout, je ferais des économies. Il faut lutter contre la fraude sociale. Et puis, il y a le coût de l’immigration qui se chiffre en dizaines de milliards d’euros par an.
Que feriez-vous pour relancer la croissance ?
Il faut retrouver la maîtrise de notre monnaie. L’euro est condamné. Il faut mettre en place une « déprivatisation » de l’argent public et rétablir la Banque de France dans sa capacité de financer l’État. Une des choses qui nous ruine, c’est le recours aux emprunts auprès des marchés financiers internationaux.
Parmi les sympathisants frontistes, les ouvriers et employés vous plébiscitent. Que feriez-vous pour eux ?
Ils bénéficieront du rétablissement des frontières, puisque 64 % des emplois industriels ont disparu en dix ans à cause de la concurrence internationale.
Face à ceux que vous appelez les « banksters », quelles mesures mettriez-vous en place ?
Il faut taxer la spéculation, revenir à la finance à la française. L’entreprise doit pouvoir s’appuyer sur un capital qui ne soit pas spéculatif. Lorsque vous achèterez des actions, si vous les revendez le lendemain, vous paierez tellement d’impôts que ça n’aura plus d’intérêt. Plus vous conserverez longtemps vos actions, moins vous paierez d’impôts.
Que proposeriez-vous contre les violences dans les banlieues ?
Il faut revoir de fond en comble la politique contre l’insécurité.
Premièrement, on manque de places de prison, ce qui fait que notre système carcéral est une véritable honte. En attendant la construction de nouvelles prisons, je transformerais les hôpitaux et les casernes, que l’État est en train de vendre, en centres carcéraux, éventuellement ouverts.
Deuxièmement, je donnerais des instructions pour que les peines prononcées soient à la hauteur des méfaits commis. Il y a un effondrement de l’échelle des peines qui fait que la sanction n’est plus crainte. J’imposerais la perpétuité réelle et définitive, et organiserais un référendum sur la peine de mort.
Enfin, je protégerais la police et je lui donnerais des moyens pour remettre de l’ordre dans notre pays. Il faut aller dans les banlieues mettre les caïds hors de nuire. Je ferais voter la présomption de légitime défense pour les forces de police. Parce qu’un État dans lequel les policiers ne peuvent plus se défendre est un État qui n’a plus qu’à tirer l’échelle. Un État qui a peur est un État qui est mort.
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