Ca m'rase !

[popo]

Et dans les vieux films érotiques de RTL9 par exemple, les nanas ont aussi plein de poils au pubis et ca date pas de ci longtemps finalement.

Et comment ça se passe dans d'autres pays, vous avez un peu de connaissance car il me semble qu'en France on est très soigneux dans ce registre mais ça, ce sont les "on dit"

[Ash]

Il me semble que dans les pays nordiques et en Allemagne, la pilosité est bien plus acceptée/répandue. Mais c'est juste un truc que j'ai cru entendre, j'ai pas d'expérience sur le terrain...

[Binouz]

[Yoan]

Si tu veux continuer le combat via quelque-chose de certes moins tyrannique mais encore plus con, moi j'ai une prof' qui a souligné l'absurdité des chaussures à talons, qui "permettent" aux filles de cambrer le dos, pour remonter la poitrine et les fesses, et ainsi adopter une silhouette jugée plus "sexy". Ouais. Une silhouette qui tord le dos, qui bloque la respiration ventrale et qui génère plus de stress.

Par ailleurs, à propos des pubis épilés, je cite Ovidie dans le reportage :

"Moi ça me pose un problème de ne pas pouvoir donner un âge à un sexe quand je filme"

Donc, je maintiens ce que j'avais dit au sein des pages précédentes sur ce que ça peut générer d'ambigu et d'enfantin. D'autant que là, ce n'est pas une "féministe hystérique" qui parle mais une actrice/réalisatrice porno'.

[Moe]

Mais on peut être les deux à la fois. C'est pas moi qui le dis, c'est elle.

[Yoan]

[Ash]

une épilation semi-intégrale, c'est pas ça que tu veux dire MOe ?

[caro]

Je pense que Moe à juste titre disait que on peut être à la fois féministe hystérique ET réalisatrice porno. Non ?

[Moe]

Tout à fait.

[Ash]

Ahhhh ! (bruit témoignant de la mise en route réussie des neurones)

[Yoan]

Alors certes, c'est vrai.
Mais dans le "hystérique", je voulais pointer la caricature un peu idiote qu'on pouvait en faire souvent, à savoir celles qui hurlent au scandale pour la moindre pub' Aubade, ou celles qui ne comprennent pas que quand Damien Saez - et pourtant ça m'emmerde de le défendre hein - sort un album dont la couv' montre une femme peu vêtue dans un caddie de supermarché, il est dans l'expression artistique, qui plus est pour dénoncer. Mais je concède que la distinction est très stéréotypée.
Mais Ovidie, c'est a priori un autre profil, et puisque par ailleurs on m'opposait des arguments anatomiques, elle dit bien qu'un sexe féminin intégralement épilé ne disait pas son âge. Ou en tout cas pas toujours. C'est tout ce que j'avais voulu souligner précédemment, je note juste une alliée de poids là.

[Ash]

alliée de poids en effet
(tu joues dans une autre catégorie là, on peut plus rien faire)

Je persiste à penser qu'anatomiquement parlant, y'a des différences, mais bon. ça n'engage que moi. (Je n'irai pas non plus faire un exposé ou une dissert sur le sujet)

[caro]

justement, on parle plus de symbolique que d'anatomie réelle...encore que je rejoins Yoan, c'est en effet esthétiquement un rappel de l'enfance. Anatomiquement et symboliquement,l 'apparition des poils marquent le passage à l'âge adulte quand même...
Tout ça sans parler des standards actuels: la femme doit être mince, sans trop de formes, etc. Un peu femme enfant quoi...
quant à Ovidie, ouais, je l'ai vu plusieurs fois dire qu'elle faisait du porno pour les femmes, avec un regard de femme, je me demande même si elle a pas dit "porno féministe". Enfin là, y'a matière à débat...Sauf qu'il faudrait un jour que je vois un de ses films pour me faire une idée

[Binouz]

[caro]

[Binouz]

[Ash]

[Yoan]

[caro]

J'en sais rien, je sais pas ce que ça veut dire être "équilibré" exactement, ni si ça existe réellement quelqu'un de tout à fait équilibré, mais la question peut se poser quand même...
Sans aller jusqu'à des hypothèses douteuses sur le vécu de ces dames en termes d'abus ou autres, je me pose la question de l'image de leur corps qu'elles peuvent avoir...je les ai souvent entendues (les hommes aussi d'ailleurs) dire que tourner un film n'était pas un plaisir physique mais un réel travail, harassant, voire douloureux. Et plus a va, plus la "norme" en matière porno se décale vers des pratiques qui frôlent la violence ou qui sont carrément dedans (tenir la femme au cou, serrer, pincer le nez, donner des claques un peu partout). Donc moi ce qui me questionne c'est ça, comment elles on intégré leur image du corps, qu'est-ce qui a fait qu'elles le considèrent comme outil de travail (je ne refais pas l'étymologie de trépalium mais bon), comme marchandise, comme objet, etc. Je ne peux pas m'empêcher de dire qu'il y a eu un couac à un moment donné de leur vie quand même. L'image du corps va quand même de pair avec l'estime de soi, et je me demande comment elles se considèrent. Ce qu'on ne saura jamais je pense: c'est comme quand on parle de prostitution et de ces femmes qui disent "choisir" ce "métier" et aimer le faire...ici la notion de choix est pour moi vidée de son sens, d'abord parce que je pense que les choix que l'on peut faire sont en quelque sorte tous déterminés par le contexte actuel économique et social, l'histoire de vie, la trajectoire, le psychisme, etc.
Un jour, j'ai vu une interview d'une actrice qui avait été violée plus jeune...et qu'après lui est venue cette envie (ça se discute) de faire du porno...comme un moyen de reprendre ou prendre le contrôle de son corps, de le mettre à l'épreuve, en quelque sorte de revivre une expérience mais autrement, en la "réparant", en la contrôlant, en la "choisissant". (c'est moi qui délire, elle n'était pas allée jusque là, mais moi ça m'a fait penser à ça).
Je pense qu'il y a un côté destruction/mise à l'épreuve/tentative de réparation dans tout ce qui touche au commerce de son propre corps...et quand on en arrive là, quelle intimité on peut garder ? quelle frontière entre monde extérieur et monde intérieur ? Qu'est ce qu'on devient en tant que sujet quand à longueur de temps "on" (soi-même et les autres) fait de soi un objet ? quand la plupart des regards ne voient même plus l'être humain mais la machine à fantasmes ?

[Binouz]

On pourrait employer les mêmes qualificatifs pour les « tatoués/piercés » d’ailleurs. Bah oui, l’estime de soi et l’image du corps, la destruction, toussa toussa…..
(Même si j’ai bien compris que tout cela n’était qu’hypothèse, tout comme ce que je vais dire d’ailleurs).

Moi j’ose croire qu’il existe de nombreuses autres raisons qui poussent les femmes dans cette voie là. Pas seulement celle de la réappropriation du corps après traumatisme, ou du besoin d’argent.
Opportunisme (Clara Morgan qui sort des tubes) ;
Tremplin vers d’autres un medium plus traditionnels (à l’instar de la téléréalité) ;
Exhibitionnisme (les films amateurs pullulent sur la toile) ;
Goût du le sexe (si si je vous jure ca existe)
L’art du cinéma, aussi, pourquoi pas (y’a des films expérimentaux, à mi chemin entre le film de *** et le film contemplatif).

Il y a des actrices qui ont l’air hyper épanouies, qui assument et revendiquent leur métier, notamment en tentant de changer l’image stéréotypée que l’on peut se faire de ces dames, je pense évidemment à Ovidie ou à Coralie Trin Thi en son temps.
Toutes deux ont exercé ce métier avec une approche que je trouve intéressante et même aujourd’hui, elles sont encore dans le circuit de la pornographie via d’autres médias (littérature entre autre).

Pourquoi ne prendrait on pas l’angle inverse : « je suis bien dans ma tête, donc je suis libre de mon corps » ?
Peut être que ces femmes vont jusqu’au bout de ce qu’on a tous fait un jour – ou qu’on fera – ou qu’on rêve de faire : se filmer avec son amoureux.
Ce truc qu’on n’ose même plus regarder tellement on a honte d’avoir été aussi coquins. Bah peut être qu’elles s’amusent, tout simplement, et qu’elles s’assument au point de rendre publique ce que nous gardons secrètement sous le matelas. Pis si au passage elles se font un peu d’oseille…. Bah oui, pourquoi ne pas commercialiser une vidéo de ce que des centaines de français font le samedi soir dans des boites à part*** spécialisée ?

Ensuite, j’en sais rien, hein. Mais je n’ai pas envie de me dire que celles qui font du porno ont un « problème ».