par Yoan » Mer 2 Fév 2011 00:42
Arthur Et Les Minimoys : J'ai fini par me laisser tenter, d'autant que les critiques étaient bonnes, et que je ne suis pas réfractaire aux films/contes pour enfants, bien au contraire. Sauf que le film est une collection assez hallucinante de stéréotypes et d'emprunts grossiers à tout ce qui peut ressembler à des récits d'aventure pour mômes. Rien ne me semble inventé, tout semble décalqué via un empilement d'archétypes piqués dans un magasin de jouets de seconde zone. On flotte dans le manque d'identité le plus total.
Entre autres défauts criants, le grand méchant du film - qui a un peu la même tronche que Voldemort, dans Harry Potter - est aussi effrayant qu'un petit écureuil dans une luxuriante forêt un jour d'été. D'ailleurs, comme par hasard, il ne faut pas citer son nom, ça porte malheur... On va supposer que c'est un clin d’œil volontaire, n'est-ce pas. Je passe sur les fautes de goûts du calibre de celle qui vaut à un DJ Rasta de passer une sorte de flan Rap/R'n'B pendant une scène d'action navrante, ou sur la fadeur lamentable des répliques. Comme en plus les scènes live sont encore plus ratées que celles animées, "Arthur Et Les Minimoys" ne culmine pas franchement haut. Disons que si on a moins de 12 ans, on ne fera probablement pas trop le difficile, mais ce n'est pas les considérer que de leur servir cette soupe archi-convenue.
Le Petit Nicolas : J'ai craint pire que ça, et même si rendre hommage au génie de Goscinny était une gageure évidemment intenable, le film est plutôt sympathique. C'est pas franchement mon créneau Ciné' préféré, mais c'est pas mal fichu, et certaines situations sont plutôt drôles. C'est juste un peu lisse et fade en comparaison de ce qu'on pouvait espérer, mais à bien y réfléchir, une telle adaptation appelait difficilement autre-chose.
Arrête-Moi Si Tu Peux : En tant que défenseur devant l’Éternel de Steven Spielberg, un des plus grands entertainers de sa génération, il me restait à combler ce manque puisque j'ai presque 10 ans de retard sur ce film. J'ai donc mis le temps, mais je n'ai pas été déçu. C'est ficelé et raconté avec un talent qui lui appartient, et je conseille à tous ceux qui lui reprochent d'être un réalisateur mièvre et consensuel pour le compte d'Hollywood, de jeter un œil là-dessus si ce n'est pas déjà fait. Il parvient quand même à faire du protagoniste principal (Léonardo Di Caprio) un escroc auquel on s'attache jusqu'à souhaiter le voir triompher, alors même qu'il est pourtant présenté pour ce qu'il est : un escroc, précisément. Alors évidemment, ça n'a rien d'une œuvre sombre et opaque destinée à une élite, mais finalement pas plus qu'il ne s'agirait d'un divertissement lâche et facile pour du "cerveau disponible". Et comme tous les films de cet acabit, ça comporte même plusieurs degrés de lecture et d'analyse selon ce qu'on souhaite y trouver.