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[cici]

Ahah bravo alors ^^ Même si en vrai ça m'a pas dérangée plus que ça, et c'est vraiment pour chipoter !

Sinon, je pense que je n'ai pas tout vu (pour le fond), et le fait que j'ai loupé un peu le début a pas dû m'aider hum, vu que j'ai passé un moment à essayer de comprendre ce qui se passait et pourquoi etc. J'essaierai sûrement de le revoir.

Après ce qui me donne l'impression que le film ne se prend pas trop au sérieux (ce qui n'empêche pas qu'il puisse y avoir un message derrière, y a des messages dans plein de films bien moins sérieux encore), c'est surtout aux petites notes d'humour. Y a quand même un côté parfois un peu "grotesque", notamment avec le personnage du mec qui les suit et se ramasse tout le temps. Et d'autres trucs que j'ai oublié, même si c'est finalement assez subtil lol (du grotesque subtil, ouaaah).
Après c'est peut-être pas la question de "se prendre au sérieux", je sais pas si c'est la bonne expression en fait, mais y a pour moi clairement une différence de registre entre ce film et un film comme "l'Armée des 12 singes" (malgré le point commun des voyages dans le temps), ou même Inception.

Mais j'en parlais pas comme d'un défaut, d'ailleurs t'as des films qui se prennent au sérieux et qui en sont d'autant plus ratés. Exemple récent et pour rester dans la science fiction : Time Out.

[Yoan]

[Yoan]

[Moe]

Moi j'ai pas vu le nouveau, mais la description que t'en fais correspond bien au premier aussi. On pouvait s'en douter en même temps.

[Auré]

[silverson]

J'ai vu le premier que j'avais trouvé moyen, 2/3 passages qui m'avait tué mais le reste, bof. Là en voyant la bande annonce de celui-là, ça m'a donné la même impression. J'irai pas le voir au ciné mais je me laisserai tenter quand il passera à Canal ou sur la VOD.

[Yoan]

Les Mondes de Ralph : Bof, bof... Comme je le craignais, le film est davantage une célébration de la société de consommation US ("magnifique" placement de produits pour Coca et Mentos ), qu'un véritable hommage au jeu vidéo et à la culture Japonaise. Comme en plus la majeure partie du métrage se déroule dans un jeu aux décors rose-bonbon, on en sort limite avec le diabète et cette impression que les références pour gamers sont juste quelques alibis, disséminés ci et là pour flatter la culture du trentenaire approchant. Avec Disney aux manettes, il était je suppose illusoire d'attendre autre chose. Pour le reste, c'est ficelé dans les règles de l'art. C'est à dire comme un gros objet marketing qu'il est, et que je ne conseille pas.

Les 5 Légendes : Un conte tout en rythme, en énergie, avec une pointe d'humour et d'émotion bien plus fine que dans les productions Dreamworks habituelles. S'il manque peut-être juste un brin de surprises, "Les 5 Légendes" a presque tout bon sur ce qu'il tente, s'apprécie comme un spectacle de Noël parfaitement calibré, et réussit à parler à l'enfant qui sommeille en chacun de nous. Reste des progrès à faire en termes de charadesign les mecs...

L'odyssée de Pi : Sorte de conte philosophique vulgarisé pour viser au-delà d'une élite d'abonnés aux Cinés d'art et d'essai, "L'Odyssée de Pi" ne s'apprécie à 100% que si on accroche aux effets spéciaux numériques certes impressionnants, mais qui ne lésinent pas sur les tons pastels et autres feux d'artifices de couleurs. J'ai eu personnellement un peu de mal (de mer ), mais c'est typiquement le genre de film qu'il vaut mieux tenter sur grand écran si le cœur vous en dit. Et au registre des satisfactions, je me permets juste de souligner qu'on est loin du produit familial et coloré que l'affiche promet. Le film raconte tout à fait autre chose, en osant même une relecture théologique relativement osée.

Les Bêtes du Sud Sauvage : L'année s'était ouverte sur un grand film apocalyptique ("Take Shelter"), elle se boucle sur un vis-à-vis étonnant, ficelé sur le même thème avec peu de moyens, mais en mêlant habilement émotion(s) et engagement. On frôle parfois la leçon humaniste, mais la gamine qui tient le premier rôle finit de rendre le métrage attachant et touchant.
A éviter toutefois si vous espériez un show à l'Américaine. Là on est sur de la prod' indépendante, chose que les que effets "spéciaux" du film rappellent assez vite.

[Yoan]

Le Hobbit : Alors je suis désolé, mais non. Déjà, techniquement, on est en train de se heurter aux limites d'une forme de fuite en avant. Cumuler comme le fait Peter Jackson ici le "tout numérique" (décors, SFX), avec une 3D de parc d'attractions et - cerise sur le gâteau - une animation en haute fréquence, ça donne une mixture à la limite de l'mbuvable... Autrement dit, on est passé à plus d'images par seconde (48, en fait), et c'est pénible. Imaginez l'attaque d'un dragon dans "Plus Belle La Vie", ça peut vite écoeurer.
Mais il y a plus grave : le récit est simpliste au dernier degré. Imaginez un jeu vidéo qui enchaînerait basiquement scènes de dialogues explicatifs bien lourdingues, et scènes d'action sur des rails. Plus binaire que ça, c'est pas possible.
C'est étiré en longueur pour rien - d'ailleurs on m'a dit que ce dont Jackson veut faire une interminable trilogie, se résume à quelques malheureuses pages - et ça n'a visiblement rien à dire. Ou alors, au minimum, si on veut faire le récit d'une quête épique pour susciter le rêve, on se démerde pour développer quelques enjeux dramatiques. Là, tout donne l'impression qu'on a tenté de camoufler le manque de fond par l'image, au sens le plus formel du terme. Faut voir si rétrospectivement, les suites de ce premier volet sauront en révéler quelques qualités (bien) cachées, mais pris isolément, c'est pour le moins décevant.

Une scène à sauver : celle avec Gollum.

Remboursez.

(Zorn, toi toujours mon ami ? )

[Silver*Dream]

Complètement d'accord. Je me suis ennuyé comme rarement devant cette parodie du seigneur des anneaux, plutôt qu'une véritable adaptation du Hobbit... Les scènes d'action sont tirées en long et en large dans des enchaînements toujours plus rocambolesques (caverne des goblins, pour ne citer que celle-ci), le récit ne progresse pas et "thésaurise" sur ses stars que sont les elfes, Gollum, et une bande-son évidente. Contrairement à toi Yoan, j'ai vraiment trouvé qu'on voulait nous offrir un résumé du personnage, inquiétant et grotesque, le plus rapidement possible. Je ne dis pas que ce n'est pas fidèle au bouquin par contre, mais c'est vraiment mis en scène comme un mauvais Starwars.
À vrai dire je ne savais pas du tout qu'il allait s'agir d'une trilogie, je m'attendais donc à voir un film cohérent, pas une suite de longueurs assommantes, des paysages beaux en-veux-tu-en-voilà. Le livre, relativement court, ne se prêtait pas du tout à ce genre d'adaptation, mais ce n'est même pas le problème. En plus de deux heures de films, aucun personnage n'est développé, si ce n'est le passé tumultueux du nain-héritier. Je veux bien qu'on en fasse plusieurs films, mais va falloir donner une sacrée consistance à la suite pour rattraper ce pet foireux.

[Yoan]

T'as probablement raison pour la scène avec Gollum, mais c'est la seule que j'ai pu sortir du lot. Je l'ai vécue comme une respiration, aussi artificielle soit-elle, et c'est la seule qui a éveillé en moi un début d'émotion et d'empathie/répulsion pour des personnages. Le reste pour moi, c'est du jeu vidéo vaguement scénarisé. Mais un jeu vidéo auquel on ne pourrait pas jouer, voyez. Faudra que j'aille lire le blog de l'Odieux Connard tiens, parce qu'autant il est saoulant à la longue à tout défoncer, autant sur un film pareil, il a dû s'éclater.
Sinon, est-ce que tu sais si tu as vu le film en haute fréquence, c'est à dire en 48 images par seconde ? Parce que j'aimerais bien m'assurer ne pas être le seul à trouver ça hideux, cette espèce de sur-fluidité qui "casse" les filtres cinématographiques. J'ai déjà ce problème avec ma télé' HD, et j'ai peur que ce soit le format du futur... (Mais quel vieux réac' je fais).

Bon, sinon, avant de vous parler de "Jack Reacher" (qui m'a bien fait rire, même si ce n'était pas vraiment là son intention) et de "Ernest & Célestine" (qui est une merveille, même si visant clairement les très jeunes), j'ai envie de me risquer à l'exercice du Top 10 tant j'ai vu foule de films cette année. Il y a quelques redites par rapport à mes posts, mais je fais ce que je veux.


1 - Take Shelter (Jeff Nichols)

On en a déjà beaucoup parlé, confronté nos visions, etc. Donc je n'y reviens pas, sauf pour dire que Jeff Nichols est définitivement à suivre comme un possible futur très grand du Cinéma.

2 - Margin Call (JC Chandor)

Porté par LE casting de l'année - l'addition de talents réunis pour cette toute petite prod' donne le vertige - Margin Call invente le docu-thriller, dialogues brillants à la clé. Et non, ce n'est pas un truc de gauchistes effarouchés, c'est juste un vrai moment de Cinéma, qui peut se revoir 3 ou 4 fois, tant le contenu est riche.

3 - Moonrise Kingdom (Wes Anderson)

Wes Anderson est revenu à des choses plus simples et ça lui va bien. En tout cas, personnellement, comme l'avait souligné cici, je le préfère accessible, quitte à être un peu dans la retenue. Objet onirique de haut niveau pour le moment d'évasion de l'année.

4 - Batman : The Dark Knight Rises (Christopher Nolan)

The Avengers, c'était bien, mais le mec à Hollywood aujourd'hui qui sait proposer du blockbuster à la fois burné et riche de différents niveaux de lecture, c'est Nolan, plus que n'importe qui. Point. (Pas taper, Finquel ).

5 - Millenium (David Fincher)

Le meilleur rôle de Daniel Craig cette année n'est pas celui qu'on croit. D'une réelle beauté, à la fois plastique et ambiante, le film de Fincher suinte la classe par tous les pores. Avec en sus une narration hyper maîtrisée, ça valait bien cet énième remake, une fois n'est pas coutume.

6 - Tyrannosaur (Paddy Considine)

"Drame social" c'est une étiquette qui peut faire peur mais Considine, pour sa première en tant que réal' signe un film courageux, dur et touchant sans être plombant, et surtout, jamais moralisateur. Avis aux amateurs de Ken Loach.

7 - Argo (Ben Affleck)

Il y a les "pour" et les "contre", moi vous pouvez me ranger sans problème dans la case des enthousiastes convaincus. En tâchant de se départir de son ambition de reconstitution historique, le film fait le bon choix en se révélant tendu et malin dans la gestion d'un suspense, pourtant largement éventé par son statut d'histoire vraie. Pas de stéréotypes foireux, en plus, ça fait du bien.

8 - Ernest & Célestine (Benjamin Renner)

Je voulais absolument faire figurer un long métrage d'animation dans mon top 10. Et après avoir pas mal hésité (notamment avec "Les Enfants Loups"), mon choix s'est porté sur le plus enfantin, et le plus artisanal d'entre tous. Fait "à la main", le film exerce une attraction charnelle qui remet vite à leur place les objets polygonés, animés par une machine. Le quasi-monopole des algorithmes, c'est aussi la quasi-disparition du travail d'animation. Je sais que je le répète sans arrêt, mais je le dirai aussi longtemps que nécessaire. Quant au récit, il est diablement subtil et prouve que ce n'est pas parce qu'une histoire peut s'adresser à des marmots de 3 ans, qu'il faut bâcler l'écriture. Eux aussi ont droit à du lourd. Ce très beau film fait oeuvre de résistance, et même que j'y reviendrai dans le topic qui va bien.

9 - Looper (Rian Johnson)

Un film de SF hyper dense, qui articule dans sa narration les enjeux dramatiques avec une aisance qu'on ne voit plus beaucoup.

10 - Lawless (John Hillcoat)

Film de gangters ultra classique et sanguinolent, Lawless ("Des Hommes sans Loi" en VF) a surtout pour lui un respect méticuleux des codes du genre, avec une efficacité jamais prise à défaut. Comme en plus, le film prend le temps de poser son intrigue et ses personnages, le tout dans une Amérique de la prohibition plus vraie que nature, on marche volontiers.
J'ajoute un énorme bon point pour la BO signée Nick Cave, avec en sus une scène magnifique rythmée au son d'une belle reprise de "So You'll Aim Toward The Sky" de Grandaddy.

[Yoan]

Jack Reacher : J'imagine qu'il y a deux manières de considérer tel film. Soit comme un hommage au polar dit "viril", auquel cas on lui pardonne ses excès puisqu'on les considère comme faisant partie de l'ADN du genre. Soit on y voit une célébration machiste et premier degré du justicier solitaire, et on tique sévèrement sur le sens que ça véhicule. Parce que là, en gros, on a un Tom Cruise trop fort qui en 10 minutes comprend tout mieux que la Police, qui défonce à la seule force des bras - et sans suer une goutte - les malfrats qui viennent l'embêter, qui sauve des blondes éplorées kidnappées et attachées sur des chaises (giant cliche detected), et qui quand il met une balle dans la tête d'un salaud, t'explique que c'est comme ça qu'on fait vraiment la justice. C'en est par moments gênant tant cette surdose de testostérones apparaît sérieuse. Surtout quand la morale du truc, c'est qu'on t'explique que Jack Reacher est libre parce qu'il fait régner sa propre loi. Les Tribunaux, tout ça, c'est pour les tafioles.
Sorti de ça, c'est tout à fait divertissant. Mais certainement pas pour les bonnes raisons.

Le Monde de Charlie : Je sais pas si je suis d'une sale humeur en ce moment, mais avec son étiquette de "film indé' trop cool", j'ai commencé par soupirer méchamment quand "Le Monde de Charlie" a commencé à se la péter à faire du name dropping. Et vas-y que je te case les Smith, David Bowie et autres Nick Drake dans le corps même des dialogues, comme pour bien te montrer que là, t'es chez des mecs qui ont une vraie culture. Une culture populaire, mais qu'on situera quand même dans le haut du panier. Il m'a fallu du temps pour dépasser ce côté un peu maniéré, un peu comme si t'avais affaire à des bourgeois apprêtés à la mèche près, mais voulant se donner un style anticonformiste. Parce que bon, soyons clairs, pour un film voulu universel sur le thème de l'adolescence et de ses tourments, ça sonne encore (très) élitiste, avec en plus pas mal de clichés à la clé.
Après, le charme opère sur la longueur, et on finit par se laisser bercer par le capital émotif du film. Mais gare, le genre - hyper démonstratif - commence à tourner à l'exercice de style.

[Yoan]

[cici]

Tiens, j'entendais des potes parler de ce gars l'autre soir, mais je n'avais pas compris que ça passait au ciné en fait (ou j'ai oublié). Ton post donne envie en tout cas, j'essaierai !

Il faudra que je parle du Hobbit, mon premier film de 2013, mais j'ai un peu la flemme là En gros, je ne serais peut-être pas aussi dure que Yoan et Silver*Dream, mais je me suis quand même endormie quelques minutes devant (mais c'était après un resto pas léger et à la séance de 21h )... Donc ouais, un peu longuet uhuh (même si en fait c'est vers le début que je me suis endormie). Après, c'est sympathique... bon, c'est vrai, sans plus (surtout par rapport au SDA), mais disons que j'avais peur de vraiment m'ennuyer suite à quelques avis entrevus, et ça n'a pas été le cas. Et y avait des petites blaguounettes sympa. Ouais bon, voilà pas grand chose à dire de plus en fait, review passionnante

Aussi je dirais idem pour l'effet haute fréquence super fluidité machin-chose. Je crois que c'est de ça que tu avais essayé de me parler Yoan la dernière fois qu'on s'était vu, mais je n'avais pas compris je pensais que tu parlais du imax. Je ne savais pas que ce truc que je déteste aussi depuis longtemps sur les tv HD apparaissait aussi au ciné o_o Autant sérieusement, la 3D je m'en fout (quoique là pendant la 3ème heure du film ça commençait ptet' à faire mal aux yeux), autant ce truc, beurk, je supporte pas. Et je comprends pas que mes parents ne soient pas gênés par ça sur leur tv (pas trouvé comment l'enlever >_<), enfin tant mieux pour eux !
J'espère que les gens vont se rendre compte que 24 images par secondes c'est bien plus classe, et laisser tomber. Ça n'a rien d'une avancée, c'est le truc dont rêvent les téléfilms, et ils l'enlèvent au cinéma

[Yoan]

[Yoan]

[Yoan]

Bon, l'année Ciné commence bien.

Django Unchained : Malgré 20 dernières minutes un peu simplistes qui donnent l'impression d'avoir été écrites à la va-vite, l'ensemble est jubilatoire, moins bavard qu'un "Inglorious Basterds" tout en montrant encore une ambition vaguement historique plutôt habile. Et comme prévu, les numéros d'acteurs - en roue libre - déchirent. (J'attends Finquel sur Di Caprio ).

Zero Dark Thirty : Grosse claque pour ce qui me concerne. D'une simplicité formelle déconcertante, ce thriller/docu' a le mérite de ne jamais paraître pauvre ou rébarbatif, sans tirer sur ses effets. Sûr de sa force et unique en son genre, le film est un excellent jeu de pistes, porté par un sens de la mesure et du bon goût jamais pris à défaut, jusqu'à sa scène finale, que j'ai trouvée absolument grandiose. Faut y aller concentré, mais je conseille. Carrément.

[Zorneye]

Bon, j'ai vu The Hobbit. Et sans grande surprise, j'ai adoré.

Des longueurs? Non. Des personnages survolés et un Bilbo caricatural? Non.
Il faut partir du principe que ce An Unexpected Journey n'est pas le début d'une trilogie, mais bien l'amorce d'un cycle de six films dont nous avons déjà vu la fin.
Ça respecte la précédente trilogie, et la scène d'intro annonce bien la couleur.
Jackson s'est retrouvé dans cette position inédite et originale de réaliser sa propre prélogie à l'instar de Lucas qui a foiré son coup à grand renfort d'incohérence et de poudre aux yeux.

Je peux à la limite remettre en cause l'absence des miniatures et l'utilisation systématique des effets numériques. Mais format oblige, ils n'avaient pas droit à l'erreur.
Ce que je regrette d'ailleurs, on perd le coté artisanal qui faisait le charme du LOTR.

En ce qui me concerne, les ajouts au livre ajoute à la cohérence des digressions présente dans le LOTR, et à ce titre, si on peut reprocher à Jackson de s'éloigner du matériau orignal, cela renforce la cohérence de SA vision de la Terre du Milieu. D'où l'explication du mode de vie des Hobbits, et le coté naif et têtu de Bilbo. Facette des Semi-hommes qu'on avait peu vu auparavant mais Oh combien importante qu'on avait peu vu auparavant, étant donné que les Hobbits que nous connaissons déjà ont grandi avec les histoires de Bilbo et cette soif d'aventure totalement contre-nature pour des Hobbits.

J'avoue un truc, c'est que encore plus que la précédente trilogie, les dialogues innombrables contiennent des références innombrables au Silmarillon, incompréhensibles pour le profane et qui font un des principal intérêt du long qui se replace dans la grande mythologie de la Terre du Milieu encore plus que sur les trois films précédents où on avait des clins d’œil réguliers, mais pas de dialogues entier aussi clairs.
Après c'est le récit qui veut ça aussi, on est sur les ruines d'Erebor, avec un des derniers dragons de Morgoth, les rejetons d'Ungoliant. Les émanations du mal étant des restes du Second Âge. Passé totalement assumé dans ce nouveau film.

Ces longues scènes explicatives, plus des décors présentant encore plus avant la Terre du Milieu, le tout ponctués de véritables morceaux de bravoure, je vote pour la réussite.
En tout cas je suis rassuré quand à la justification des deux autres films. Car on va voir la chasse du Necromancien de la forêt noire par le conseil - SPOILER ALERT : -, peut-être la chasse de Gollum par Aragorn, la quête de Gandalf pour découvrir la nature de l'Anneau d'invisibilité dérobé par Bilbo et toutes les autres histoires qui se déroulent durant The Hobbit et présentes dans Les Contes Et Légendes Inachevées et autres Annexes écrites par Tolkien. Tout plus avec un peu de chances des flashbacks sur le Premier Âge, moi je dis oui.

Et puis comme j'ai déjà dit, il faut bien garder en tête que c'est The Hobbit, la scène d'exposition des six films. Et il faut le voir en tant que tel.

J'ai adoré quoi.

[Finquel]

[Yoan]

Merci Zorn pour les éclaircissements d'expert.
Cela dit, si tu t'attaches à justifier le fond en faisant les liens entre les deux trilogies, et leur positionnement par rapport à l'oeuvre littéraire de Tolkien - qui se défend d'ailleurs tout à fait - reste que sur la mise en scène pure et les mécaniques usées dans "The Hobbit", je reste franchement sceptique. Parce que c'est de là que proviennent les "longueurs" à mon sens : je trouve ça tout simplement mal raconté, à l'échelle cinématographique. En fait, je suis pas loin de penser que le film est prisonnier de ce que tu développes, justement parce qu'il lui incombe de justifier son appartenance à deux trilogies. Et il ne s'en sort qu'en empilant deux types de scènes, avec la rigidité d'un conteur débutant.

Finquel, c'était de l'ordre de la provoc' gratuite, t'en fais pas. C'est juste que je t'avais trouvé sévère avec Di Caprio. Moi je m'en fous qu'il ait grossi, je le trouve excellent à peu près tout le temps. (D'ailleurs, son pire film, c'est peut-être "La Plage", à l'époque où il faisait encore figure de sex-symbol).

Sinon :

Lincoln : Spielberg sort l'attirail du Cinéaste adoré des critiques, celui de "La Liste de Schindler", pour un biopic au parfait point d'équilibre entre lyrisme contenu (John Williams étant toujours là quand il faut dégainer les violons), et reconstitution historique hyper minutieuse. J'aime autant prévenir : c'est très bavard, merveilleusement écrit, mais gourmand en concentration. Tout le monde ne résistera pas à la lenteur du récit, mais c'est d'une richesse incroyable, tant sur le développement des personnages que sur sa portée politico-historique. La démocratie y est d'ailleurs déjà décrite parée de toutes ses imperfections (magouilles, corruption, mensonges etc), et c'est assez drôle de faire des parallèles avec ce qu'elle est aujourd'hui. Un très grand film en tout cas, dont quelques répliques devraient rester.

Hitchcock : Attention, foirage. Non pas que ce soit insupportablement mauvais - ça se suit poliment jusqu'à la fin - mais c'est beaucoup trop sage et convenu pour soulever quoi que ce soit de notable. Et puis bon, qu'une oeuvre aussi sulfureuse que la sienne défile dans un catalogue de situations attendues et parfaitement banales, c'est ennuyeux. Reste le casting... Encore que ni Hopkins ni Johansson ne tirent franchement leur épingle du jeu, un peu forcés de cabotiner.

Happiness Therapy : Assumant tout à fait son statut de comédie romantique parfaitement calibrée, Happiness Therapy fait la différence quand le ton se fait plus noir. Du coup, l'ensemble est à la fois léger et drôle, puis, toutes proportions gardées, triste et fataliste. C'est suffisamment bien écrit pour tout bien faire à la fois (même si, je vous rassure, on en ressort quand même le moral gonflé), sans trop se prendre au sérieux non plus. Et surtout, le duo de paumés que nous offrent Jennifer Lawrence et Bradley Cooper est charismatique à souhait.

[Yoan]

Shadow Dancer : Entre le drame social et le thriller, "Shadow Dancer" - qui réunit notamment Clive Owen et Gillian Anderson - vous promet un voyage sympathique dans le Belfast ravagé des années 90, avec des gens cagoulés pour l'IRA (Irish Republican Army), sur fond d'enquête policière. C'est âpre, profondément austère, et c'est en soi une preuve de la réussite du film sur ce qui en fait toute l'atmosphère : on est complètement pris dans cette Irlande du Nord vétuste et usée, frappée par le terrorisme. C'est traité de façon subtile à travers des personnages profondément troublés (et troublants, souvent). Déconseillé pour faire la fête, quand même.

Flight : J'adore Denzel Washington. tout le monde l'adore. J'adore Robert Zemeckis. Tout le monde adore au moins certains de ses films. Mais si une bonne moitié du métrage convainc, le conteur d’exception qu'est Zemeckis se mue lentement en publicitaire engagé pour une campagne sociétale contre l'alcoolisme. Alors oui, c'est magistralement joué, c'est souvent drôle, appliqué dans la narration et la scène du crash est remarquable. Mais les 5 dernières minutes sont tellement imbuvables de moralisme grossier que ça vire finalement à la mauvaise blague. Très dommage.

Turf : Non, j'déconne.
Mais même sans l'avoir vu, je voulais applaudir la persévérance d'un réalisateur qui après "Camping" s'est quand même démerdé pour aller encore plus loin dans la thématique du beauf. C'est épatant. (Et pendant ce temps, Haneke rafle la mise au Césars. C'est drôle, le cinéma français).