Je continue de poster pour mes archives, 'scuzez-moi...
Rush : Ron Howard, adepte d'un cinéma romanesque capable de s'assumer sans tomber complètement dans la caricature, réussit là parfaitement son coup. Esthétiquement très abouti, le film constitue un divertissement parfaitement calibré qui pourra à la fois séduire les fanas de sports mécaniques, comme les inconditionnels d'enjeux dramatiques tendance "violons et ralentis". On dit souvent que lorsqu'on cherche à satisfaire tout le monde, on ne satisfait personne. Mais pour le coup, le malicieux point d'équilibre atteint ici n'aura aucun mal à fédérer différents publics.
Et sans chercher à se faire plus réaliste que de raison, le film rappelle néanmoins à quel point les mecs qui montaient dans des F1 à l'époque étaient complètement barjes.
Blue Jasmine : Un peu plus noir que ses dernières livraisons, le nouveau Woody Allen mise énormément sur son rôle-titre - magistralement interprété par Cate Blanchett - et réussit à peu près tout ce qu'il entreprend. Moqueur et gentiment fataliste, "Blue Jasmine" met notamment deux ou trois taquets à la haute bourgeoisie, sans payer les quelques stéréotypes qu'il déploie pour ce faire, car baignant dans un ton subtil, quelque part entre le premier et le second degré. Reste un film quand même peu surprenant, de la part d'un cinéaste définitivement obsédé par les contradictions que font naître les ambitions matérialistes, quand elles viennent se cogner aux sentiments et à la passion.
Prisoners : Film de genre assumé, "Prisonners" épouse les codes du thriller policier avec une efficacité remarquable. Bien construit et redoutable dans ses effets, on ne pourra finalement que lui reprocher une forme de classicisme qui le conduit par moments à manquer de personnalité, voire d'audace, malgré ses partis pris sombres. Un incontournable pour les amateurs malgré tout, d'autant que Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal y sont meilleurs que jamais.