En attendant celui d'Arnaud Tsamère ci-dessus, que j'irai voir bientôt (et là j'ai un peu méchamment hâte), j'étais récemment au spectacle de
Jérémy Ferrari, subtilement intitulé "Hallelujah Bordel".
Pour ceux qui situent un peu le bonhomme, rendu célèbre par l'émission quotidienne de Ruquier, c'est un adepte de l'humour noir, style éminemment casse-gueule s'il en est. Le propos n'est pas très politisé, ou alors de façon très "subtile", et le gros du spectacle s'attache à désacraliser le sacré, en s'appuyant directement sur les écrits religieux. Le gars feuillette une Bible, un Coran, et une version résumée de la Torah (qui n'est elle-même qu'un "bout" de la Bible Hébraïque... C'est compliqué), et balance des horreurs sur tout le monde. Mais comme c'est toujours parfaitement équilibré entre les punchlines choquantes et absurdes, et juste ce qu'il faut de réflexion, le mec ne se prend jamais les pieds dans le tapis. Et sans être Desproges (à qui il offre une dédicace en entonnant le fameux "Est-ce qu'il y a des juifs dans la salle ?"), il n'est pas Dieudonné le rageux non plus, loin s'en faut.
Même si son élocution un peu perchée dans les aiguës me fatigue à force, j'ai aimé la liberté de ton, le style offensif relativement délaissé aujourd'hui, et cette capacité à surligner la connerie humaine pour faire rire.
Moi je me suis bien marré en tout cas, en me disant que c'était encourageant qu'un mec beaucoup moins lisse que les stars de l'humour marche aussi bien.
Il n'empêche que je me dis que je connais pas mal de croyants/pratiquants qui n'auraient pas tenu une demi-heure sans se barrer du spectacle. Il en ri d'ailleurs lui-même puisque jusque sur son site Internet, il met deux adresses mail pour le joindre : une pour l'encourager, une autre pour l'insulter. Et lui de s'amuser de constater que les plus rageux respectent scrupuleusement la différenciation en cliquant docilement là où il faut.